lundi 5 août 2019

Seuzey, Eglise Saint-Marcel

 Eglise Saint-Marcel




Dès 1922, les premiers plans d’une nouvelle église sont dressés par l’architecte Léon Chesnay. Des sapes, creusées par les Allemands sous les fondations de l’ancienne église, empêchent toute reconstruction sur le même emplacement. Un autre espace est choisi pour la nouvelle église, construite en 1932 sur un axe nord-sud, après de multiples débats sur sa taille et sur le choix des matériaux et des travaux de terrassement non prévus.
            En 1933-1934, Duilio Donzelli conçoit les trois autels en pierre de Brauvilliers (Meuse), le banc de communion, les bénitiers, les fonts baptismaux et deux colonnes soubassements de candélabres, le tout dans un style néo-roman. En 1935, la municipalité fait appel à lui pour orner le chœur de l’église de peintures murales. Il réalise alors, suivant le programme préétabli, une scène de déesis sous laquelle se déploie le cortège des apôtres ainsi que trois saints (le pape Marcel Ier, saint patron du lieu, le roi de France Louis IX et Joseph) et trois saintes (Jeanne d’Arc, Catherine d’Alexandrie et Agnès) en partie centrale. Dans l’abside, la scène principale est placée sur un fond qui imite la mosaïque. Le fond doré rappelle les mosaïques ravennates, auxquelles il emprunte également la structure des scènes, notamment dans la présentation des apôtres, disposés de part et d’autre de palmiers et portant les attributs qui permettent de les identifier, souvent l’instrument de leur martyre. L’arc-triomphal est orné d’une hiérarchie céleste, chacun des neuf personnages représentant une créature angélique spécifique, dont le nom est inscrit dans le nimbe.
            En 2012-2013, une restauration complète de ce décor lui a rendu sa lisibilité et son éclat. L’étude menée par les restauratrices a permis de mieux comprendre comment l’artiste travaillait. Pour rendre ces nuances de couleurs dans la dorure, il utilisait trois tons de peintures métalliques qu’il posait par juxtaposition de touches : le fond est constitué de tonalités cuivrées, tandis que des rayons dorés, plus jaunes que le fond, encadrent le Christ, et que d’autres rayons argentés mettent en valeur le médaillon du chrisme entre l’alpha et l’oméga.


Deësis : Le mot d'origine grecque signifie "prière", est un thème chrétien représenté dans l'art ou la Vierge Marie et Jean-Baptiste sont des deux côtés du Christ, priant pour le salut de l'humanité.

L'abside : du latin absis lui-même dérivé du grec ἁψίς, est la partie saillante en demi-cercle d'un bâtiment monumental ou privé. Wikipédia

Hiérarchie céleste : classification des êtres célestes établie au Ve siècle. Cette hiérarchie est traditionnellement composée de trois niveaux, en fonction de la proximité des anges à Dieu : viennent d'abord les Séraphins, les Chérubins et les Trônes, les Dominations, les Principautés, les Puissances, les Vertus et enfin les Archanges et les Anges. Neuf catégories différentes.
Nimbus (halo) : anneau de lumière ou disque représenté autour de la tête des Saints, des Héros élevés à Dieu ou par Dieu.

Monogramme du Christ entre Alpha et Omega : Symbole de l'éternité du Christ, les premières lettres de son nom (Chi et Rho) sont écrites entre les premières et dernières lettres de l'alphabet grec. Celles-ci encadrent l’alphabet, symbolisant ainsi le tout, le commencement et la fin.





Une fresque de Duilio Donzelli illumine le chœur.  Elle met en scène les apôtres, regroupés par trois et reconnaissables à leurs attributs, et des anges qui viennent compléter la composition sur l’arc-triomphal.  L'ensemble s'inspire de la peinture italienne allant de la tradition ravennate à Raphaël, en passant par Giotto. Au-dessus, la voûte, entièrement recouverte d’une mosaïque aux tons bruns, est percée d’une scène lumineuse représentant un Christ majestueux assis sur un trône et tenant un livre ouvert.












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