lundi 5 août 2019

Rouvrois-sur-Meuse, Eglise Saint-Laurent

Eglise Saint-Laurent



L’église Saint-Laurent est entièrement reconstruite en remplacement de l’église antérieure, par l’architecte Ernest Poncet, auteur des plans approuvés en 1925. En 1931, la Société coopérative de reconstruction d’églises fait appel à Duilio Donzelli pour décorer le chœur et les chapelles latérales. Le contraste est saisissant entre la nef laissée nue et la partie du transept et du chœur ornée de peintures dans les tonalités rouge-orangé qui donnent un éclat particulier et beaucoup de lumière à l’édifice.
            Pour le chœur, le programme prévoit un décor « représentant à la partie supérieure le Christ Roi entouré de la Ste Vierge et de St Jean-Baptiste et au bas la cour des Saints et des Saintes. En tout 17 personnages. » Dans le respect de la commande, Donzelli a orné l’abside d’une scène de déesis : dans une mandorle, le Christ présente ses stigmates. Faisant écho à l’inscription au-dessus de sa tête « Je suis Roi » (« REX SUM EGO »), il est assis sur un trône et porte une couronne. Cette représentation, proche de celle du Christ de l’abside de l’église de Dieue-sur-Meuse, renvoie à la fête du Christ-roi, instaurée en 1925 par le pape Pie XI pour affirmer et honorer la royauté du Christ. Sous cette scène sont représentés sept saints à gauche et sept saintes à droite, identifiés par leur nom inscrit sur le nimbe ; parmi eux, saint Laurent avec un gril, patron de cette église, saint Éloi avec son établi, patron des forgerons, sainte Véronique qui présente le Saint Suaire et sainte Agnès qui porte des agneaux, en écho à son prénom. Les bras du transept abritent des autels consacrés d’un côté à la Vierge (au nord), de l’autre à saint Joseph (au sud). Les décors sont donc en rapport avec ces personnages : les vertus de saint Joseph et certaines litanies de la Vierge sont illustrées. Dans le transept nord, consacré à la Vierge, a cependant été peinte l’apparition de saint Michel, sainte Catherine et sainte Marguerite à Jeanne d’Arc : la tradition rapporte qu’ils lui ordonnent de conduire le Dauphin à Reims et lui donnent ses armes. La croisée du transept est ornée d’un Tétramorphe, comme à Kœur-la-Grande, et l’intrados des arcs porte divers symboles chrétiens (« IHS », calice et hostie, Agneau mystique, Sacré-Cœur et instruments de la Passion). Le tout forme un ensemble harmonieux, riche en symboles et en enseignements théologiques.

Deësis : Le mot d'origine grecque signifie "prière", est un thème chrétien représenté dans l'art ou la Vierge Marie et Jean-Baptiste sont des deux côtés du Christ, priant pour le salut de l'humanité.

Mandorle : figure géométrique en forme d'amande, dans laquelle s'inscrivent des personnages sacrés

Nimbus (halo) : anneau de lumière ou disque représenté autour de la tête des Saints, des Héros élevés à Dieu ou par Dieu.

Saint Suaire : Le suaire de Turin, ou linceul de Turin, est un drap de lin jauni de 4,42 mètres de long sur 1,13 mètre de large montrant l'image floue d'un homme présentant les traces de blessures compatibles avec un crucifiement. Wikipédia

Litanies : prière composée d'une longue série d'invocations à la Vierge Marie, à Jésus-Christ, à Dieu et à tous autres Saints prononcés par le célébrant, suivies d'une formule parlée ou chantée par la communauté des croyants. Chaque invocation rappelle un attribut religieux et un titre de Marie.

Tétramorphe : Représentation des quatre évangélistes dans leur forme allégorique : l'Homme pour Matthieu, l'Aigle pour Jean, le Taureau pour Luc et le Lion pour Marc, inspirée de la vision d’Ezéchiel (Ez 1 : 1-14) et de la description des Quatre Vivants de l’Apocalypse.

Intrados : surface inférieure et concave d'une voûte, d'un arc ou d'une courbe.
IHS : Forme abrégée et translittération imparfaite du nom "Jésus" en grec, utilisé plus tard par l'église comme monogramme pour Jesus Hominis Salvator ("Jésus, le Sauveur des hommes").
Agneau de Dieu : symbole chrétien rappelant le sacrifice du Christ et la parole de Jean-Baptiste : "Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde" (Jn 1,29).
Arma Christi (outils de la passion) : des outils qui ont infligé des souffrances à Jésus-Christ : échelle, couronne d'épines, marteau, clous, piques, lance, éponge, croix ...













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