lundi 5 août 2019

Mécrin, Eglise Saint-Èvre

Eglise Saint-Èvre


La Grande Guerre a laissé ici comme dans bien d’autres communes une église paroissiale fortement dégradée. Elle est remise en état dans les années 1920, puis entièrement peinte par Duilio Donzelli. Son intervention semble davantage liée à la volonté de l’abbé Laprune d’embellir l’église de sa paroisse qu’à une opération en lien avec la réparation des dommages de guerre : il a œuvré en 1936 (date portée dans la nef) et 1937 puisque l’église est consacrée le 31 juillet 1937.
            La vie de saint Èvre, évêque de Toul au début du VIe siècle, est racontée par les huit scènes qui jalonnent la nef et le transept. Le saint est figuré en prière, consolant son peuple ou délivrant les prisonniers. Le village de Mécrin est représenté dans le transept droit, dans l’épisode de saint Èvre dans sa gloire désignant à Marie la paroisse. Sur la voûte de la croisée du transept, on retrouve les quatre Évangélistes et leur symbole, comme dans plusieurs autres églises décorées par Donzelli. Le chœur est quant à lui orné de motifs rappelant le thème du sacrifice, en lien avec la fonction liturgique de l’espace, la célébration de la messe : de part et d’autre de l’autel, Donzelli a peint le sacrifice d’Abel, qui vient d’immoler un mouton, et celui d’Abraham, lâchant son couteau en voyant l’ange au moment où il s’apprêtait à tuer Isaac. Un extrait du canon de la messe est inscrit sur les voûtes et autour de la baie centrale pour faire écho aux peintures. Le cortège des apôtres est présent sur les murs de l’abside. Il se retrouve ailleurs dans la Meuse et c’est un décor que Donzelli a aussi peint plus tardivement, lorsqu’il était à Valence, comme dans l’église Saint-Nicolas de Baix (Ardèche). Une frise de quadrilobes contenant des symboles chrétiens, tels que la colombe, le pélican, l’arche de Noé ou le monogramme « IHS », court sous les vitraux.
À l’autre extrémité de l’édifice, la tribune porte elle aussi un décor correspondant à sa fonction : accueillant généralement l’orgue et des chanteurs, elle est consacrée à la musique. Aussi Donzelli a-t-il illustré la vision d’Isaïe (Is 6, 1-4) présentant au premier plan le prophète agenouillé qui contemple Dieu en gloire entouré d’anges et, sur les côtés, le roi David déclamant ses psaumes et saint Grégoire le Grand (540-604, pape) composant des cantiques.
            Enfin, pour compléter l’ensemble, les bas-côtés sont décorés de motifs et de scènes se rapportant aux saints vénérés dans les différentes chapelles. Peintures de la voûte, de l’entourage des baies et vitraux constituent à chaque fois un ensemble cohérent. Dans ces bas-côtés, Donzelli a également inscrit les noms de toutes les familles de la paroisse sur un étroit bandeau qui court sous les fenêtres.

Tétramorphe : Représentation des quatre évangélistes dans leur forme allégorique : l'Homme pour Matthieu, l'Aigle pour Jean, le Taureau pour Luc et le Lion pour Marc, inspirée de la vision d’Ezéchiel (Ez 1 : 1-14) et de la description des Quatre Vivants de l’Apocalypse.
Canon de la messe : Le canon de la messe est la partie de la messe selon le rite romain de l'Église catholique qui commence après le sanctus avec les mots Te igitur selon le missel romain, par la première édition type du pape Pie V en 1570 jusqu'à celle du pape Jean XXIII en 1962. On l'appelle aussi canon romain. Wikipédia
Pélican : Symbole chrétien, le pélican est l'incarnation du Christ, qui se sacrifie pour le salut de l'humanité, car au Moyen Âge, on croyait qu’il perçait son flanc pour nourrir ses petits de sa propre chair et de son sang pour les sauver.


IHS : Forme abrégée et translittération imparfaite du nom "Jésus" en grec, utilisé plus tard par l'église comme monogramme pour Jésus Hominis Salvator ("Jésus, le Sauveur des hommes").























Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire