Eglise Sainte-Anne
Reconstruite
en 1928 par l’entrepreneur Émile Receveur sous la direction de l’architecte
René Marson, l’église Sainte-Anne accueille dès 1929 un décor peint et du
mobilier réalisés par Duilio Donzelli. La peinture monumentale a en partie
disparu, recouverte par un badigeon blanc dans la nef et sur les murs du chœur,
mais les éléments les plus intéressants subsistent. La voûte étoilée de la
corniche du plafond de la nef ainsi que les imitations de marbre, notamment les
niches derrière les statues des autels latéraux, se laissent parfois deviner.
Le travail des Donzelli à Haumont
est particulièrement connu grâce aux nombreux documents d’archives qui le
documentent : devis, lettres, plans du mobilier et marchés ont été
conservés et constituent de précieuses sources. L’église Sainte-Anne figure
parmi les premiers grands chantiers de Donzelli dans la Meuse, en 1929-1930,
après ses premiers pas à Lacroix-sur-Meuse : l’artiste a réalisé
l’ensemble du décor (chœur, nef et chemin de croix sur toile) ainsi que le
mobilier. Alors que le programme initial prévoyait uniquement la représentation
du Saint-Esprit, le plafond du chœur est orné d’une Trinité sur laquelle le
Fils est figuré enfant, ce qui est plutôt atypique, sans être unique.
Le mobilier se compose d’un maître-autel,
de deux autels latéraux, des fonts baptismaux et de bénitiers. Les autels ont
été taillés dans de la pierre de Savonnières et le maître-autel a reçu des
panneaux sculptés représentant la Nativité et la Crucifixion. Ces derniers
peuvent être rapprochés de ceux du maître-autel de Trésauvaux, également
sculptés par Donzelli en 1930 et représentant l’Annonciation et la Déploration
sur le corps du Christ.
L’élément le plus original de
l’ensemble est le chemin de croix : les quatorze stations sont peintes sur
toile puis fixées dans les encadrements prévus à cet effet sur les murs de la
nef. Dans un style italianisant avec l’omniprésence d’éléments d’architecture
ou de paysages et le travail sur les drapés, Donzelli a réalisé des tableaux à
plusieurs personnages pour illustrer la Passion du Christ, depuis sa
condamnation à mort jusqu’à sa mise au tombeau.
Dans
cette église, Duilio fait montre de l’étendue de son talent par la maîtrise des
techniques de taille de pierre, de sculpture, de peinture sur toile et de
peinture monumentale.
Documents remis par le Service
conservation et valorisation du patrimoine et des musées du département de la Meuse.
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