Eglise Saint-Firmin
Construite
à la fin du XVIIIe siècle, comme l’indique la date de 1771 qui
figure au sommet de l’arc-triomphal, l’église d’Haraumont, abîmée pendant la
Grande guerre, a besoin d’être restaurée au milieu des années 1930. Le curé de
la paroisse, l’abbé Hussenet, fait alors appel à Duilio Donzelli pour le
nouveau décor. L’artiste commence par orner la nef d’un chemin de croix avant
de peindre l’arc-triomphal et le chœur.
Les quatorze stations du chemin de
croix sont particulièrement réussies et ont beaucoup marqué les contemporains,
comme en témoignent les bulletins paroissiaux de l’année 1936, date de la
réalisation de l’œuvre. Cette dernière est très appréciée par sa composition
spéciale avec des plans rapprochés et la réalisation des visages, extrêmement
expressifs. Des quatre chemins de croix peints par Donzelli (les autres se
situent à Haumont-les-Lachaussée, à Véry et à Saint-Christophe-et-le-Laris dans
la Drôme), c’est le seul qui est autant centré sur la figure du Christ et ses
souffrances. Il transcrit une évolution de l’art religieux dans laquelle la souffrance
des soldats morts au combat et de leur mère est retranscrite dans le visage du
Christ et de sa mère. Les instruments de
la Passion sont représentés comme à Véry et viennent compléter les groupes
de trois stations.
Dans l’abside, la voûte porte
vingt-quatre anges adorateurs, mains jointes ou croisées sur la poitrine :
ils sont peints dans des camaïeux de bleus et seuls leurs nimbes dorés ressortent. Au-dessus des belles boiseries, le décor
des murs du chœur reprend une thématique souvent illustrée par Donzelli, celle
des douze apôtres (également à Seuzey, à Esnes-en-Argonne, à
Belleville-sur-Meuse) inspirée des mosaïques byzantines de Ravenne. Chaque
personnage est identifiable à son attribut (le couteau pour Barthélémy, les
clés pour Pierre ou la scie pour Simon par exemple) et au nom inscrit dans le
nimbe. La citation du verset « Allez
par tout le monde et prêchez la bonne nouvelle à toute la création »
(Marc 16, 15), exprime clairement que c’est l’envoi en mission des apôtres qui
est représenté.
Ce décor a été financé en grande
partie grâce aux dons des paroissiens et a donc été effectué en plusieurs
étapes : peinture de la nef en 1936 jusqu’à l’arc-triomphal tandis que le
chœur est décoré en 1937, comme l’indiquent les dates visibles sur
l’arc-triomphal et dans le chœur. Les groupes sculptés dans la nef sont aussi,
en partie, l’œuvre de Donzelli (restauration ou sculpture intégrale ?) qui
a orné de mosaïques les nimbes des
saints, sur le groupe de la Déposition de croix et sur celui représentant
sainte Thérèse de Lisieux.
Arma
Christi (outils de la passion) : des outils qui
ont infligé des souffrances à Jésus-Christ : échelle, couronne d'épines,
marteau, clous, piques, lance, éponge, croix ...
Nimbus (halo) : anneau de lumière ou
disque représenté autour de la tête des Saints, des Héros élevés à Dieu ou par
Dieu.
Documents
remis par le Service conservation et valorisation du patrimoine et des musées
du département de la Meuse.
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