Eglise Saint-Urbain
Consacrée
à un pape du IIIe siècle, cette église remplace un édifice daté du
milieu du XVIIe siècle et détruit pendant la Première Guerre
mondiale. Le projet de reconstruction de l’architecte Blays est approuvé le 24
mai 1924 et la bénédiction a lieu trois ans plus tard.
Le programme peint réalisé par
Duilio Donzelli revêt un caractère particulièrement décoratif. Au total,
dix-sept anges sont représentés dans le chœur, sur deux niveaux ; au
premier, douze anges, six de chaque côté, avancent en procession tenant une
palme ou une lampe. Initialement l’artiste avait voulu montrer un cortège ininterrompu,
mais il a opéré un repentir pour
faire figurer au centre une mandorle accueillant la statue de saint Urbain. Les
symboles chrétiens du phénix, de la
corbeille de pain avec les poissons, de la main
de Dieu bénissant et du pélican
encadrent les oculi qui séparent les deux niveaux.
Sous la voûte, cinq anges tiennent un
parchemin qui énumère l’ensemble de la hiérarchie
céleste (Anges, Archanges, Trônes, Dominations, Principautés, Puissances, Vertus,
Chérubins, Séraphins). Des différences stylistiques apparaissent nettement
entre les deux niveaux : en partie haute, les anges ont des attitudes plus
figées, les traits du visage sont moins détaillés, le fond est traité en aplat
de couleur bleue et les nuages sont particulièrement schématiques. Cette
différence s’explique peut-être par l’intervention d’une autre main, Duilio
ayant réalisé la partie basse tandis que les anges tenant le parchemin seraient
l’œuvre de son fils Dante (1908-1999). Ce dernier s’inscrit davantage encore
que son père dans le courant de l’Art déco par une géométrisation et une
stylisation des formes. Si aucune signature n’a été retrouvée, les sources nous
confirment l’intervention des Donzelli en 1932.
Les
autels latéraux dédiés à la Vierge, à gauche, et à saint Nicolas, à droite,
sont entourés d’un décor végétal de fleurs de lys sur lesquelles sont
dessinés des blasons : les armes de Saint-Nicolas-de-Port et celles de la
Lorraine sont associées à saint Nicolas. Au fond de l’église, la chapelle des
fonts baptismaux porte un décor peint en lien avec la fonction du lieu :
le médaillon, porté par deux anges en grisaille, accueille un baptême du Christ
par Jean-Baptiste.
Repentir : En peinture est une
partie du tableau qui a été recouverte par le peintre soit en cours de
réalisation soit longtemps après pour en modifier le sens ou la composition.
Phoenix : cet
oiseau mythique, caractérisé par
son pouvoir de renaître après s'être consumé dans les flammes, symbolise
le Christ ressuscité.
Pélican : Symbole chrétien, le pélican est
l'incarnation du Christ, qui se sacrifie pour le salut de l'humanité, car au
Moyen Âge, on croyait qu’il perçait son flanc pour nourrir ses
petits de sa propre chair et de
son sang pour les sauver.
Oculi : ouvertures pratiquées sur un
comble de voûte
Hiérarchie céleste : classification des
êtres célestes établie au Ve siècle. Cette hiérarchie est traditionnellement
composée de trois niveaux, en fonction de la proximité des anges à Dieu :
viennent d'abord les Séraphins, les Chérubins et les Trônes, les Dominations,
les Principautés, les Puissances, les Vertus et enfin les Archanges et les
Anges. Neuf catégories différentes.
Documents remis par le Service
conservation et valorisation du patrimoine et des musées du département de la Meuse.
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