dimanche 4 août 2019

Hannonville-sous-les-Côtes, Eglise Saint-Martin

Eglise Saint-Martin



Cet imposant édifice, construit en 1829 sur un plan allongé à trois vaisseaux, est abîmé pendant la Première Guerre mondiale par plusieurs obus qui ont détérioré le clocher, la toiture de la nef et le chœur. L’église est restaurée en 1925-1926 par un architecte nancéien, André César (1886-après 1935), et l’abbé Job (1886-1976), curé de la paroisse, fait appel à Duilio Donzelli pour refaire le décor intérieur et certaines pièces de mobilier.
            Les peintures du pourtour du chœur et des autels latéraux sont avant tout décoratives (feuillages, fleurs de lys, motifs géométriques) et les symboles dans les médaillons sont en lien avec les saints figurés par les statues : la Vierge et le Sacré-Cœur sur les autels latéraux, saint Joseph, saint Nicolas, sainte Anne et sainte Jeanne d’Arc dans le chœur. La voûte de l’abside est occupée par une représentation du Christ-roi, debout dans une mandorle et entouré de sept anges qui le glorifient : trois portent des banderoles avec l’inscription « Toi, roi de gloire, nous t’adorons »*, deux agitent des encensoirs et les deux derniers présentent au Christ les attributs de la royauté, la couronne, le sceptre et le globe. Écho à la fête du Christ-Roi, instaurée en 1925 par le pape Pie XI pour affirmer et honorer la royauté du Christ, cette scène est également représentée à Rouvrois-sur-Meuse et à Dieue-sur-Meuse.
            Duilio Donzelli a aussi reçu des commandes pour le porte-cierge en bois visible dans le chœur, le meuble accueillant le reliquaire de saint Airy et de saint Maur dans le bas-côté nord, les fonts baptismaux du bas-côté sud et peut-être également de la statue de saint Martin du fond de l’abside.
            Dans le cimetière, plusieurs tombes ont été sculptées par Donzelli, tout comme le monument aux morts de la guerre sur lequel sont apposés les noms des victimes civiles et militaires du conflit. Le Christ qui domine reprend l’attitude du Christ-Roi de l’abside mais également celle du Christ de l’autel construit aux Éparges. Les bas-reliefs du monument illustrent les horreurs de la guerre : un soldat mort est étendu devant un champ de ruines, tandis que de l’autre côté, des baraquements entourés de murs font allusion aux camps de prisonniers de Zwickau (Saxe) et de Rastadt (Bade) où a été déportée la population en 1914.
            Sur le territoire de la commune, Donzelli a encore réalisé un autel de calvaire en mémoire du chanoine Huard, situé sur la route de Fresnes et un autre en mémoire du chanoine Leguillette.


* Inscription latine « TU REX GLORIAE ADORAMUS TE ».

Mandorle : figure géométrique en forme d'amande, dans laquelle s'inscrivent des personnages sacrés
Encensoir : vase brûle parfum accroché à 3 petites chaînes, dans lequel l'encens est brûlé et tourbillonné pendant les célébrations de l'église, en tant que symbole de la prière des fidèles, qui s'élève à Dieu.

Documents remis par le Service conservation et valorisation du patrimoine et des musées du département de la Meuse.


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