Bâtie
au milieu du XIXe siècle, cette église néo-romane a été restaurée
par les architectes Henri-Gabriel Gautruche et Maurice-Charles Martineau selon
un projet approuvé en 1927. En 1939, Duilio Donzelli intervient avec son fils
Dante (1909-1999) pour décorer le chœur et l’arc-triomphal de peintures murales
et pour réaliser la chaire à prêcher.
Les scènes peintes reprennent des
thématiques utilisées dans d’autres églises meusiennes. La charité et le songe de saint
Martin, évêque de Tours au IVe siècle et patron de l’église,
sont représentés dans le chœur. D’un côté, le saint en soldat romain partage
son manteau tandis que de l’autre, le Christ dans une mandorle lui apparaît
dans son sommeil. L’iconographie et la composition s’apparentent à celles de
Koeur-la-Grande. Sur la voûte, le Trône de grâce rappelle le décor de Lamorville. Dans l’abside,
le Christ-Roi, debout sur le globe terrestre, porte un livre avec l’inscription
tirée de l’Évangile de Jean : « Je
suis le chemin, la vérité et la vie »*. Cette thématique renvoie aux églises de Belleville-sur-Meuse,
Seuzey, Hannonville-sous-les-Côtes et Rouvrois-sur-Meuse.
L’arc-triomphal est décoré d’anges
dans une esthétique proche de l’Art Déco : aplats de couleurs, stylisation
des corps et des drapés et géométrisation des formes. En témoignent les nuages
tout en longueur. S’agit-il d’une intervention de Dante Donzelli, dont le style
est plus épuré que celui de son père ? Des anges occupent la composition
sur trois niveaux. Au sommet deux apparaissent, à genoux et les mains jointes,
en adoration autour d’un calice surmonté d’une hostie. Dessous, deux autres
agitent un encensoir tandis qu’à la
base de l’arc, trois anges chantent et trois autres jouent de la musique.
Remarquable, la chaire est soutenue par un ange sculpté
et décorée du Tétramorphe. Sur les
panneaux latéraux, Duilio Donzelli a diversifié les techniques : les
symboles des Évangélistes sont rendus en creux puis peints et des tesselles de
mosaïques dorées viennent délimiter le nimbe.
C’est la seule chaire qu’aurait réalisée Donzelli dans la Meuse.
* inscription « EGO SUM VIA VERITAS ET VITA »
(Jn 14, 6). Je suis le chemin, la vérité et la vie
Tétramorphe : Représentation
des quatre évangélistes dans leur forme allégorique : l'Homme pour
Matthieu, l'Aigle pour Jean, le Taureau pour Luc et le Lion pour Marc, inspirée
de la vision d’Ezéchiel (Ez 1 : 1-14) et de la description des Quatre Vivants
de l’Apocalypse.
Encensoir : vase brûle parfum accroché
à 3 petites chaînes, dans lequel l'encens est brûlé et tourbillonné pendant les
célébrations de l'église, en tant que symbole de la prière des fidèles, qui
s'élève à Dieu.
Nimbus (halo) : anneau de lumière ou
disque représenté autour de la tête des Saints, des Héros élevés à Dieu ou par
Dieu.
Propitiatoire - Trône de grâce : Figure de la Trinité
dans l’iconographie chrétienne dans laquelle Dieu le Père porte la croix de son
Fils, tandis que la colombe représentant le Saint-Esprit plane entre les deux
personnes.
La
charité de Saint-Martin : Épisode survenu au cours de
l'hiver 338. En garnison à Amiens, Martin rencontra un mendiant sans vêtements,
tremblant de froid. Martin coupa son manteau et en donna la moitié à ce pauvre
(en fait, il ne lui en donna que la moitié, car l'autre moitié appartenait à
l'armée romaine). La nuit suivante le Christ, vêtu d'un demi-manteau, apparut à
Martin dans un rêve et le remercia pour cet acte bienveillant.
Documents remis par le Service
conservation et valorisation du patrimoine et des musées du département de la Meuse.
https://musees-meuse.fr/cierges-sous-montfaucon-eglise-saint-martin/
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