Eglise Saint-Sébastien
L’église
actuelle succède à une précédente bâtie au début du XVIIIe siècle à
l’emplacement marqué par un petit square à côté du cimetière et détruite au
début de la bataille de Verdun, en février 1916. Elle a été élevée à 400 mètres
de l’ancienne sur des plans dressés en février 1925 par l’architecte Henri
Calley (1885-1959). L’édifice, construit en moellons, pierre de taille de
Lérouville et béton armé, est achevé en 1930.
Neuf ans plus tard, en 1939, Duilio
Donzelli y intervient, sans doute à la demande du curé de la paroisse, l’abbé
Naviaux, pour décorer le chœur et l’arc-triomphal. Comme dans les églises
d’Haraumont et de Mécrin, les murs de l’abside portent les douze apôtres.
Ceux-ci sont tournés vers le milieu occupé par deux anges qui entourent un
faisceau de lumière destiné à glorifier le Christ en croix placé à cet endroit.
Chaque apôtre est identifiable grâce à son nom latin inscrit dans son nimbe et à l’attribut qu’il tient,
souvent un instrument de son martyre. Saint Pierre avec la croix et saint Paul,
tenant l’épée, sont agenouillés de part et d’autre des anges. Aux extrémités se
retrouvent les armoiries de l’évêque de Verdun, Monseigneur Ginisty, et des
papes Pie XI (1922-1939), qui vient de mourir, et Pie XII (1939-1958),
fraîchement élu le 2 mars 1939. En dessous, une frise de postes est
interrompue par un Tétramorphe. Sur
la voûte est peint un Pantocrator entouré d’une dizaine
d’anges faisant monter les effluves de leur brûle-parfum vers ce Christ en
gloire. Ce dernier n’est pas sans rappeler l’art byzantin et ses grands bustes
de Christ qui ornaient les voûtes des absides des églises du bassin
méditerranéen. L’arc-triomphal est quant à lui paré des scènes de la Nativité
et de la Déploration sur le corps du Christ.
Les compositions peintes ont été
rehaussées de tesselles de mosaïque créant un ensemble lumineux, homogène et
particulièrement réussi. Le travail sur les dégradés, notamment dans le ciel,
est admirable et l’on remarque la touche si caractéristique de Donzelli, à
mi-chemin entre l’imitation de la mosaïque et le pointillisme. L’artiste peint
en effet par touches de couleurs juxtaposées, constituant des filets colorés
qui viennent ajouter des nuances et des contrastes au fond uni, souvent plus
clair. L’entourage des compositions est fait de deux rangs de petits carrés de
couleurs différentes imitant la mosaïque. L’ensemble est l’un des plus aboutis
de l’artiste dans les églises meusiennes.
Juxtaposés : qui forment des
lignes de couleur, qui fournissent au fond monochrome, souvent plus lumineux,
des nuances et des contrastes. L’environnement des compositions est constitué
de deux rangées de petits carrés de couleurs différentes qui reproduisent la
mosaïque. L'œuvre complète est l'une des plus réussies de l'artiste dans les
églises du département.
Nimbus (halo) : anneau de lumière ou disque représenté autour de la tête des Saints, des Héros
élevés à Dieu ou par Dieu.
Pantocrator : Le Christ s'appelle
Majestas Domini, d. h. présenté dans une posture majestueuse ou avec les
attributs du pouvoir de domination.
Tétramorphe : Représentation
des quatre évangélistes dans leur forme allégorique : l'Homme pour
Matthieu, l'Aigle pour Jean, le Taureau pour Luc et le Lion pour Marc, inspirée
de la vision d’Ezéchiel (Ez 1 : 1-14) et de la description des Quatre Vivants
de l’Apocalypse.
Informations données par un service du
Département de la Meuse
https://musees-meuse.fr/belleville-sur-meuse-eglise-saint-sebastien/
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