dimanche 4 août 2019

Kœur-la-Grande, Eglise Saint-Martin

Eglise Saint-Martin


Construite au XVe siècle à l’époque de René d’Anjou (1409-1480), dans le style ogival et remaniée au cours du XVIIe siècle, l’église a reçu un décor peint après la réfection du chœur, abîmé lors de la Première Guerre mondiale. En 1938, Duilio Donzelli a recouvert de peintures le transept et le chœur. La commande émane de la paroisse qui a assuré une grande partie du financement en faisant appel aux dons des fidèles dans ses bulletins paroissiaux.
            La thématique principale des décors est la vie du saint patron de l’église, Martin de Tours (316-397), que l’on retrouve également dans l’église de Cierges-sous-Montfaucon. Elle est racontée en cinq épisodes célèbres tirés pour la plupart de la Légende dorée de Jacques de Voragine (vers 1230-1298). Sur la gauche, Martin est présenté enfant, en train d’enseigner le catéchisme à ses camarades. On le voit ensuite partageant son manteau aux portes de la ville d’Amiens. Au centre, derrière le maître-autel, l’apparition du Christ en songe à Martin est associée à la phrase de l’Évangile « Venez, les bénis de mon Père, car j’étais nu et vous m’avez vêtu » (Mt 25, 34), faisant écho à l’épisode du manteau : le Christ est figuré dans une mandorle, entouré d’anges, et porte le manteau, objet de la charité de Martin. Le cycle se poursuit à droite avec deux miracles : l’apparition d’un globe de feu pendant une messe célébrée par Martin et l’abattage de l’arbre sacré des païens qui manquent d’être écrasés par la chute de l’arbre.
            La voûte de la croisée du transept porte le Tétramorphe, qui se retrouve fréquemment dans les décors de Donzelli. Ici les quatre symboles entourent un livre portant les lettres grecques A (alpha) et Ω (oméga), qui rappellent que le Christ est le début et la fin de toute chose. De chaque côté sont visibles des armoiries : à droite, celles de Pie XI (pape de 1922 à 1939) surmontées de la tiare, et à gauche, celle de Monseigneur de Ginisty, évêque de Verdun (1914-1946). Le décor de fausse pierre assure l’unité de l’ensemble.
L’influence de la peinture italienne est nettement perceptible dans le rendu des vêtements et dans l’arrière-plan occupé par des architectures ou des paysages naturalistes. Comme l’indique une inscription placée derrière le maître-autel, les décors ont été restaurés en 1993 par le fils de Duilio, Dante : les différences de teintes et de traitement sont nettement visibles sur les voûtes du transept.

La charité de Saint-Martin : Épisode survenu au cours de l'hiver 338. En garnison à Amiens, Martin rencontra un mendiant sans vêtements, tremblant de froid. Martin coupa son manteau et en donna la moitié à ce pauvre (en fait, il ne lui en donna que la moitié, car l'autre moitié appartenait à l'armée romaine). La nuit suivante le Christ, vêtu d'un demi-manteau, apparut à Martin dans un rêve et le remercia pour cet acte bienveillant.
Mandorle : figure géométrique en forme d'amande, dans laquelle s'inscrivent des personnages sacrés
Tétramorphe : Représentation des quatre évangélistes dans leur forme allégorique : l'Homme pour Matthieu, l'Aigle pour Jean, le Taureau pour Luc et le Lion pour Marc, inspirée de la vision d’Ezéchiel (Ez 1 : 1-14) et de la description des Quatre Vivants de l’Apocalypse.
Monogramme du Christ entre Alpha et Omega : Symbole chrétien de l'éternité du Christ, les premières lettres de son nom (Chi et Rho) sont écrites entre les premières et dernières lettres de l'alphabet grec. Elles signifient que le Christ est à l'origine et à la fin de toute chose. Autrement dit, elles traduisent l'incarnation et l'éternité du Seigneur.
La Légende dorée : Cette extraordinaire vie des saints écrite par Jacques de Voragine, archevêque de Gênes, est, avec la Bible, le livre le plus lu

Documents remis par le Service conservation et valorisation du patrimoine et des musées du département de la Meuse.



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