dimanche 4 août 2019

Haraumont, Eglise Saint-Firmin

Eglise Saint-Firmin



Construite à la fin du XVIIIe siècle, comme l’indique la date de 1771 qui figure au sommet de l’arc-triomphal, l’église d’Haraumont, abîmée pendant la Grande guerre, a besoin d’être restaurée au milieu des années 1930. Le curé de la paroisse, l’abbé Hussenet, fait alors appel à Duilio Donzelli pour le nouveau décor. L’artiste commence par orner la nef d’un chemin de croix avant de peindre l’arc-triomphal et le chœur.
            Les quatorze stations du chemin de croix sont particulièrement réussies et ont beaucoup marqué les contemporains, comme en témoignent les bulletins paroissiaux de l’année 1936, date de la réalisation de l’œuvre. Cette dernière est très appréciée par sa composition spéciale avec des plans rapprochés et la réalisation des visages, extrêmement expressifs. Des quatre chemins de croix peints par Donzelli (les autres se situent à Haumont-les-Lachaussée, à Véry et à Saint-Christophe-et-le-Laris dans la Drôme), c’est le seul qui est autant centré sur la figure du Christ et ses souffrances. Il transcrit une évolution de l’art religieux dans laquelle la souffrance des soldats morts au combat et de leur mère est retranscrite dans le visage du Christ et de sa mère. Les instruments de la Passion sont représentés comme à Véry et viennent compléter les groupes de trois stations.
            Dans l’abside, la voûte porte vingt-quatre anges adorateurs, mains jointes ou croisées sur la poitrine : ils sont peints dans des camaïeux de bleus et seuls leurs nimbes dorés ressortent. Au-dessus des belles boiseries, le décor des murs du chœur reprend une thématique souvent illustrée par Donzelli, celle des douze apôtres (également à Seuzey, à Esnes-en-Argonne, à Belleville-sur-Meuse) inspirée des mosaïques byzantines de Ravenne. Chaque personnage est identifiable à son attribut (le couteau pour Barthélémy, les clés pour Pierre ou la scie pour Simon par exemple) et au nom inscrit dans le nimbe. La citation du verset « Allez par tout le monde et prêchez la bonne nouvelle à toute la création » (Marc 16, 15), exprime clairement que c’est l’envoi en mission des apôtres qui est représenté.
            Ce décor a été financé en grande partie grâce aux dons des paroissiens et a donc été effectué en plusieurs étapes : peinture de la nef en 1936 jusqu’à l’arc-triomphal tandis que le chœur est décoré en 1937, comme l’indiquent les dates visibles sur l’arc-triomphal et dans le chœur. Les groupes sculptés dans la nef sont aussi, en partie, l’œuvre de Donzelli (restauration ou sculpture intégrale ?) qui a orné de mosaïques les nimbes des saints, sur le groupe de la Déposition de croix et sur celui représentant sainte Thérèse de Lisieux.

Arma Christi (outils de la passion) : des outils qui ont infligé des souffrances à Jésus-Christ : échelle, couronne d'épines, marteau, clous, piques, lance, éponge, croix ...

Nimbus (halo) : anneau de lumière ou disque représenté autour de la tête des Saints, des Héros élevés à Dieu ou par Dieu.

Documents remis par le Service conservation et valorisation du patrimoine et des musées du département de la Meuse.


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