Eglise Sainte-Marie-Madeleine
En
1933, la paroisse de Lamorville passe un marché de gré à gré de 20 000
francs avec Duilio Donzelli pour la décoration de l’église
Sainte-Marie-Madeleine, dévastée pendant la Première Guerre mondiale et
reconstruite en 1922 à l’emplacement de l’édifice antérieur. Le devis
descriptif détaille les différents décors prévus que l’on peut aujourd’hui
admirer dans l’église.
Le chœur est entièrement peint. Sur
la voûte de l’abside est représenté un Trône
de grâce. Ce motif iconographique se retrouve également dans l’église de
Cierges-sous-Montfaucon. Au pied de la croix s’abreuvent deux cerfs, symboles
d’éternité, qui rappellent les figurations de cet animal s’abreuvant aux
fleuves du Paradis sur les mosaïques italiennes (cf. Saint-Jean-de-Latran, Saint-Clément, …). Le registre médian se
compose de cariatides architecturales en grisaille de style Art Déco qui encadrent
les trois baies de l’abside. De part et d’autre, quatre anges agenouillés
soutiennent d’un côté un Sacré-Cœur auréolé et, de l’autre, les espèces
eucharistiques (pain et vin), elles aussi auréolées. Le registre inférieur est
occupé par des draperies.
La décoration de l’arc-triomphal est
également d’une grande richesse. Le panneau central est consacré à la sainte
patronne de l’église, Marie-Madeleine, montrée ici face au Christ dans la scène
du Noli
me tangere. Cette représentation s’inscrit pleinement dans la tradition
iconographique occidentale classique, rappelant notamment le tableau d’Eustache
Le Sueur (XVIIe siècle, musée des Beaux-Arts de Grenoble, dépôt du
Louvre) dans les attitudes des deux personnages, leurs vêtements et leurs
gestes, ainsi que l’inscription dans un paysage. Les piliers et l’intrados de l’arc sont ornés des
instruments de la Passion (échelle, clous, lance, marteau, pince) et de palmes.
Enfin, la petite chapelle dédiée aux
Morts de la guerre située au fond, sur la droite, a été décorée par Donzelli.
Elle a malheureusement beaucoup souffert : des pans entiers du plafond se
sont détachés et le décor a presque entièrement disparu, il n’est plus lisible
à l’exception de l’intrados, à l’entrée.
Le Trône
de grâce : Est une figure de l'iconographie chrétienne consistant en une
représentation verticale de la Sainte Trinité. Dieu le père soutient habituellement, dans
une composition verticale, les bras de la Croix supportant le Christ ; le Saint-Esprit, troisième figure trinitaire, est
visible par une colombe entre le col du père et la tête du fils, ou même
au-dessus de la tête du Père. Wikipédia
Noli me tangere : terme latin signifiant
"ne me touche pas". Ce sont les paroles que le Christ aurait dites à
Marie-Madeleine lorsqu'il lui apparut après sa résurrection.
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